Accusé pour avoir demandé de l'aide!

On entend souvent les hommes devrait demander de l'aide et patati et patata mais les services sont-ils la et adéquat? En tout cas un homme a été arrêté pour avoir demander de l'aide!

(je met l'article ici puisqu'il est quasiment introuvable et d'une importance capitale)

"Le samedi 26 août 2006
Accusé de menace de mort après avoir demandé de l'aide au 911
Christiane Desjardins
La Presse

Les désespérés devraient tourner leur langue sept fois dans leur bouche avant de se confier au 911, s'il faut se fier à la mésaventure d'un homme de Rouyn-Noranda. Réclamant de l'aide au 911 parce qu'il avait «envie de tuer» sa femme en raison d'un divorce difficile, Marc Thibault s'est retrouvé accusé de menaces de mort.

Le procès de l'homme de 39 ans s'est tenu devant le juge Richard Laflamme, de la Cour du Québec, qui l'a finalement acquitté de cette accusation. Le magistrat a estimé que l'intention criminelle de Thibault n'avait pas été démontrée. «L'envie, le désir ou la tentation de commettre un crime aussi grave et répréhensible soit-il ne constitue pas un crime au Canada. Ce que le législateur a voulu réprimer, c'est l'utilisation des mots qui suscitent la crainte», a fait valoir le magistrat.

L'affaire a commencé un peu avant 6h, le matin du 25 avril 2005, quand Thibault a appelé le 911. «Oui, bonjour, j'ai le goût de parler à Info-suicide parce que j'ai le goût de tuer ma femme, parce que j'ai besoin d'aide», a dit Thibault à la répartitrice, quand celle-ci lui a demandé la raison de son appel. Après avoir pris les coordonnées de Thibault, la préposée lui a demandé s'il avait attenté à sa vie.

«Non, mais disons que j'ai tellement le goût de tuer mon ex avec tout ce qui m'arrive!» La répartitrice s'est alors assurée que l'homme voulait parler à quelqu'un. «Oui ciboire, pour parler pour que je vienne à bout de ça, c'est l'enfer, j'ai pu de loyer, j'ai pu rien... elle profite de tout», a répondu Thibault. la préposée l'a donc mis en communication avec un intervenant de Prévention-suicide.

Ce n'est que près de trois heures plus tard, soit un peu avant 9 h, que la Sûreté du Québec a été avisée de la situation. L'homme a été arrêté et accusé «d'avoir sciemment transmis à une répartitrice du 911 une menace de causer la mort de son ex-conjointe».

Au procès, la procureure de la Couronne, Me Sonia Lapointe, a fait valoir que l'homme avait l'intention de susciter la crainte ou d'intimider. Selon elle, même s'il n'avait évoqué qu'un «goût de tuer son ex-conjointe», ses propos avaient suscité la crainte de la répartitrice au point où celle-ci a cru bon d'aviser les policiers. Pour Me Claude Bédard, avocat de Thibault, il s'agissait clairement d'un dérapage du système. Il a plaidé que les paroles de Thibault n'étaient pas menaçantes et qu'il voulait avant tout se suicider.

Dans sa décision, le juge souligne que la répartitrice a décrit l'incident non pas comme une menace de causer la mort, mais comme un «désir de parler à un intervenant de Prévention-suicide». Une interprétation qui se confirme selon lui par le temps qu'on a mis avant de prévenir la Sûreté du Québec. «À la base, ce n'est pas la menace qui a été prise au sérieux, mais plutôt l'appel à l'aide de l'accusé», note le juge, avant de conclure qu'il y a un doute raisonnable sur les intentions de Thibault.

Me Bédard se réjouit de cet acquittement, mais il estime que son client n'aurait jamais dû être accusé. «Il y a quelqu'un quelque part qui a mal fait son job», dit-il.
"