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 Science sans conscience

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P-A-P




Nombre de messages : 375
Date d'inscription : 20/04/2006

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MessageSujet: Science sans conscience   Science sans conscience EmptyDim 14 Mai - 5:25

Citation :
SOCIÉTÉ]
À quoi sert le progrès?
C’est la question que se pose Jacques Attali dans un court essai. Quel est le sens de tout cela : réduire le mal ou libérer le temps ou créer l’égalité? Ssi ces objectifs ne sont pas les bons, où sont les vrais objectifs du progrès? Il semble qu’il y ait un seul objectif : chercher à être éternel.

« La lutte contre la mort est-elle suicidaire? », Jacques Attali, 20 idées pour le 21e siècle, sous la direction de Alain Houziaux, collectif d’auteurs, Éditions Albin Michel, collection Question de, 2001.

http://www.radio-canada.ca/Medianet/2006/CBF/Par4Chemins200605072005.asx

http://www.radio-canada.ca/Medianet/2006/CBF/Par4Chemins200605072005_1.asx

http://www.radio-canada.ca/Medianet/2006/CBF/Par4Chemins200605072205.asx
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Nombre de messages : 375
Date d'inscription : 20/04/2006

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MessageSujet: Re: Science sans conscience   Science sans conscience EmptyLun 12 Juin - 4:31

Citation :
Remarquons alors qu'une part très importante de la science et des techniques qui en sont ses émanations concrètes et tangibles, notamment la part devenue la plus accessible au grand public par divers procédés de vulgarisation – éducatifs et médiatiques de toutes sortes – et diverses applications pratiques – PMA, IVG, contraception, clonage etc. –, concernent la reproduction. Les ethnologues se sont penchés depuis la naissance de leur discipline, au XIXe siècle, sur les représentations et les pratiques touchant à la fertilité dans les sociétés exotiques et lointaines. D'autres sciences travaillent au corps la problématique de la reproduction dans les sociétés occidentales. Et cependant la philosophie occidentale, si prompte à s'emparer des problèmes éthiques et ontologiques que lui fournissent les sciences, est demeurée étonnamment peu prolixe, depuis ses origines grecques, sur le thème de la reproduction et de l'écart que celle-ci impose entre les sexes. Au contraire, la science-fiction qui fait son apparition corrélativement, d'une part, à l'entrée des sciences dites naturelles dans la modernité et, d'autre part, à l'émergence d'une technologie de plus en plus sophistiquée s'appliquant au cosmos et au vivant, va s'emparer de ce champ apparemment laissé libre par la philosophie.

C'est ce que je me propose de montrer en examinant, parmi les oeuvres de science-fiction ayant trait à la reproduction, celles qui, de mon point de vue, constituent un corpus représentatif dans la mesure où les motifs qu'elles véhiculent sont récurrents et entretiennent entre eux des rapports significatifs. Nous serons ainsi plus à même d'évaluer si la science-fiction est bien d'ordre mythologique.



3. Direction Le Meilleur des mondes

Fin 1999, un article paru dans un hebdomadaire français proposait d'établir une liste de faits qui caractériseraient l'humanité de l'an 2000 au regard de celle de l'an deux mille cent et quelque. Nous retiendrons celui-ci : "En l'an 2000, les gens étaient enfantés à l'intérieur de leur mère, comme les animaux" (Sorg, 1999 : 13, mes italiques). La grossesse, l'enfantement naturel, la nécessité d'être englobé dans un corps de femme avant de naître, relèguerait donc l'humanité au rang de l'animalité. Ce constat pourrait ne relever que de l'anecdote s'il ne constituait une constante dans les récits et les films de science-fiction qui ont pour thème la procréation. Le premier du genre est Le Meilleur des mondes (Huxley 1932). Les enfants y sont fabriqués en flacon et élevés dans des centres spécialisés tandis que la viviparité, terme scientifique utilisé à dessein par Huxley pour signifier l'horrible obligation animale d'en passer par un ventre féminin pour naître, y est perçue comme une infâme chose du passé, ne subsistant plus qu'à l'état de survivance honteuse dans quelques réserves de sauvages. L'apogée de la civilisation correspond dans cette utopie à l'avènement de la stérilisation généralisée. Celle-ci s'accompagne de la disparition de la famille, du mariage, de toutes formes de relation de parenté qui sont devenus autant d'obscénités.

De fait, dans ce mythe d'anticipation, la pornographie est rattachée, non au sexe, mais à l'enfantement. Alors que les adultes s'adonnent à volonté aux activités érotiques, s'extasiant devant les ébats sexuels des bambins dans les cours de récréation, ils sont offusqués lorsqu'on leur rappelle l'origine vivipare de l'humanité. Dans cet univers sans mère, le sexe est roi et le libertinage est prônée. La chasteté apparaît, en revanche, comme l'une des pires perversions car elle prévient l'accession à l'expérience spirituelle la plus noble, c'est-à-dire l'orgasme, dans la civilisation ayant atteint le plus haut degré d'évolution. Plaisir sexuel et activités reproductrices sont ici posés comme fondamentalement antithétiques. Pour être des 'civilisés' à part entière, il faut jouir pleinement, c'est-à-dire être libérés du joug reproducteur. L'érotisme est l'apanage de l'humanité. Il inscrit pleinement dans la culture tandis que la reproduction naturelle rabaisse au niveau de la nature et, par là, de l'animalité. C'est pourquoi l'éradication de la maternité indique la voie du progrès : "La civilisation, nous répète Huxley, c'est la stérilisation" (1998 : 130 et 141).

Ce récit d'anticipation reflète admirablement l'évolution des représentations et des pratiques touchant à la sexualité dans les sociétés occidentales où activités érotiques et procréation tendent à être appréhendées comme relevant de domaines distincts et qu'il faudrait séparer à tout prix : les individus sont censés, pour accéder à une sexualité épanouie, se prémunir contre la grossesse. On met donc à leur portée, dès qu'ils sont pubères, des moyens contraceptifs efficaces. La fécondité des femmes est assimilée à une maladie qu'elles doivent traiter de la puberté à la ménopause ; et lorsqu'elles souhaitent enfanter, elles doivent s'adresser à des spécialistes, gynécologues et obstétriciens, qui ont la charge plus ou moins exclusive de la grossesse. La procréation est devenue le domaine réservé du 'médicalement assisté'.

Que l'émancipation sexuelle soit redevable aux moyens développés pour contrôler la fécondité, comme Huxley le subodorait dès 1932, nul ne peut en douter. Mettre la grossesse sous contrôle a, en outre, autorisé la possibilité d'instituer l'égalité des sexes. De fait, cette phase de la reproduction sexuée dévolue aux seules femmes confine à une asymétrie entre les sexes quasi intolérable dans le cadre d'une idéologie qui se fonde sur l'égalité. Dans cette optique, l'égalité entre hommes et femmes doit en passer par la symétrisation des rôles sexuels, masculins et féminins, paternels et maternels. Seul obstacle : la gestation, la nécessité d'en passer par un corps maternel pour naître et pour faire naître. Une solution envisageable? Faire en sorte que les humains ne soient plus enfantés à l'intérieur d'un corps de femme mais dans un environnement asexué.

Pour devenir l'égale de l'homme, la femme devrait donc sacrifier ce qui était son exclusive : la grossesse, voire l'enfant. Nous ne sommes plus ici au niveau de la seule utopie : pour accéder à un statut social équivalent à celui des hommes, bien des femmes choisissent de ne pas avoir d'enfants, tandis qu'en ex-RDA, à la suite de la vague de chômage qui a suivi la réunification, "des centaines se sont fait stériliser, pour prouver à un éventuel employeur qu’elles n’auraient plus de nouvelles contraintes familiales" (Manier 1995 : 10). Ces faits entrent en résonance avec le commentaire de la photographe Bettina Rheims sur l'une des photos de son exposition INRI : "Marie, nous dit-elle, est la nouvelle Eve qui sauve les femmes et le monde en sacrifiant son enfant." Osons une interprétation des paroles de l'artiste. L'immaculée conception, c'est-à-dire la disjonction entre sexualité et procréation, combinée au sacrifice de l'enfant, libèrerait les descendantes d'Eve, la mère originaire, de l'héritage abject qu'elle leur a légué : une forme archaïque de maternité. Eve est coupable d'être une mère à l'ancienne. Marie, la moderne, s'y substitue pour sauver les femmes et racheter ainsi l'humanité toute entière, en assumant une reproduction asexuée, signe précurseur de l'avènement d'un monde meilleur, plus évolué, plus civilisé.

http://www.revue-texto.net/Inedits/Moisseeff_Mythes.html

http://www.shedrupling.org/recherch/epis/episnews.php?lang=fr
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